Équilibre entre Risque et Innovation : Stratégies de Gouvernance de l’IA en Corée du Sud, au Japon et à Taïwan
Alors que l’IA devient une force déterminante dans l’innovation mondiale et la compétitivité économique, les gouvernements établissent des cadres réglementaires pour superviser son utilisation. Trois des principales économies numériques d’Asie de l’Est — la Corée du Sud, le Japon et Taïwan — émergent en tant qu’initiateurs dans le développement des lois sur l’IA, visant toutes à instaurer des régimes plus favorables à l’innovation.
Approches Distinctes de la Réglementation de l’IA
Chaque juridiction a adopté une approche distincte :
- Corée du Sud : La loi fondamentale sur l’IA introduit un régime réglementaire basé sur les risques.
- Japon : La loi sur la promotion de l’IA favorise un modèle plus permissif et axé sur l’innovation.
- Taïwan : Le projet de loi sur l’IA propose un cadre basé sur des principes qui pourrait évoluer vers une approche plus axée sur les risques.
Ces efforts offrent un cas d’étude sur la diversité des stratégies de gouvernance de l’IA et leurs effets sur le commerce numérique.
La Loi Fondamentale sur l’IA en Corée du Sud
La Corée du Sud a adopté sa Loi Fondamentale sur l’IA en janvier 2025. Cette loi, qui introduit des obligations par paliers basées sur les niveaux de risque, s’applique à la fois aux développeurs et aux déployeurs d’IA. Sous cette loi, les fournisseurs de services d’IA à haut risque doivent informer les utilisateurs à l’avance et soumettre des évaluations des risques ainsi que des documents d’explicabilité aux autorités gouvernementales avant le déploiement.
Étant donné le développement précipité de cette loi et le manque d’engagement des parties prenantes, de nombreux détails de mise en œuvre dépendent des règlements d’application. Ces règles pourraient établir des obligations supplémentaires pour les systèmes d’IA dépassant certains seuils de puissance de calcul.
La Loi sur la Promotion de l’IA au Japon
Le Japon a suivi en adoptant sa Loi sur la Promotion de l’IA en mai 2025. Contrairement à l’effort de la Corée du Sud, l’approche du Japon est axée sur les incitations et vise à stimuler l’innovation à travers un cadre réglementaire léger. Plutôt que d’imposer de nouvelles obligations, la loi renvoie à la réglementation sectorielle existante.
Elle aborde des préoccupations telles que l’utilisation criminelle, les violations de la vie privée et les atteintes au droit d’auteur en promouvant des mesures de transparence, mais sans exiger de conformités strictes.
Le Projet de Loi Fondamentale sur l’IA à Taïwan
Taïwan finalise actuellement son propre Projet de Loi Fondamentale sur l’IA. La législation en projet établit des principes centrés sur la gouvernance des données, la transparence, l’explicabilité, l’équité et la non-discrimination. Bien que la version actuelle impose des obligations limitées, telles que l’étiquetage ou la divulgation de contenu généré par l’IA, elle aborde l’IA à haut risque à travers des normes et des mécanismes de vérification.
Implications Internationales et Défis
Avec la Corée du Sud, le Japon et Taïwan empruntant chacun des chemins réglementaires distincts, ces économies numériques d’Asie de l’Est sont prêtes à servir de terrain d’essai réel pour évaluer comment différentes approches de gouvernance de l’IA affectent l’innovation, l’investissement, le commerce numérique et le bien-être des consommateurs.
Toutes trois combinent des obligations réglementaires strictes et des modèles basés sur des incitations. Elles avancent vers des approches de gouvernance de l’IA basées sur les risques, mais définissent et opérationnalisent le risque selon différentes perspectives. La loi de la Corée du Sud se penche sur les impacts potentiels sur la vie, la sécurité ou les droits, tandis que le Japon se concentre sur les atteintes spécifiques comme les abus criminels. Taïwan, par contre, adopte un modèle plus large, aligné sur celui de l’UE.
Alors que les gouvernements du monde entier avancent sur leurs propres chemins réglementaires en matière d’IA, ces premiers cas offrent des leçons importantes sur la valeur des approches réglementaires équilibrées qui soutiennent les principes essentiels pour permettre le commerce dans les technologies habilitées par l’IA.