Réglementation : Le nouveau bouc émissaire pour la littératie en IA
Dans un paysage technologique en constante évolution, la question de la réglementation de l’IA est devenue un sujet brûlant. Alors que plusieurs législatures d’États ont annoncé la création de groupes de travail pour gouverner l’IA, ces initiatives, bien que présentées comme un tournant dans la supervision technologique aux États-Unis, n’ont en réalité guère ajouté aux cadres réglementaires déjà en place.
Un déficit de littératie en IA
Le véritable défi ne réside pas dans l’absence de règles, mais plutôt dans le manque de littératie en IA parmi les décideurs politiques et les dirigeants d’entreprise. Trop souvent, les décisions sont prises sur la base de récits alimentés par la peur ou de promesses exagérées, sans une compréhension fondée du fonctionnement des systèmes d’IA, de leur valeur ajoutée et des risques qu’ils posent réellement. En l’absence de cette connaissance de base, même les politiques bien intentionnées deviennent redondantes ou inefficaces.
La réglementation est déjà en place
Une partie du débat sur les nouvelles lois sur l’IA suppose que l’IA opère en dehors des paramètres existants, ce qui est trompeur. Dans des secteurs critiques comme la santé et la finance, les entreprises sont déjà soumises à une supervision stricte concernant l’utilisation de l’IA.
- Santé : Bien que la loi HIPAA ne mentionne pas explicitement l’IA, toute organisation de santé utilisant des diagnostics basés sur l’IA doit respecter des normes de confidentialité et de consentement des données.
- Finance : Les systèmes de trading alimentés par l’IA sont soumis aux règles de la SEC, tout comme les algorithmes traditionnels.
Il est essentiel de reconnaître que l’IA est déjà couverte par un mélange de cadres de conformité, de risque et d’éthique existants. Ce qui manque, c’est la capacité à les appliquer de manière cohérente.
La fatigue réglementaire
Les entreprises font face à une fatigue réglementaire plutôt qu’à une rareté de régulations. Les dirigeants et les législateurs considèrent souvent l’IA comme un défi unique nécessitant une législation sur mesure, au lieu de l’envisager comme une extension des catégories de conformité existantes. Cela conduit à des règles symboliques qui manquent d’impact réel.
Investir dans la littératie en IA
Il est impératif d’investir dans la littératie en IA au sein des équipes de direction, des fonctions de conformité et des pipelines de développement. La gouvernance de l’IA n’est pas une préoccupation future ; elle est une exigence opérationnelle actuelle. Les abus surviennent généralement non pas en raison de vides réglementaires, mais parce que les organisations ignorent ou appliquent mal les lois déjà en place.
Au lieu de faire pression pour de nouvelles règles, une utilisation plus productive du temps consisterait à s’assurer que l’IA est conforme aux cadres existants, en restant informé des nouvelles législations et en appliquant des pratiques responsables en matière d’IA.
Conclusion
La réglementation de l’IA ne doit pas être vue comme une contrainte, mais comme une opportunité d’améliorer la responsabilité et la transparence dans l’utilisation des technologies d’IA. Avec une meilleure compréhension et application des lois existantes, les entreprises peuvent naviguer plus efficacement dans le paysage réglementaire tout en exploitant le potentiel de l’IA.