Suivi de la réglementation mondiale sur l’IA – Italie (MISE À JOUR)
Le paysage réglementaire de l’intelligence artificielle (IA) en Italie est en pleine évolution, particulièrement avec l’émergence de nouvelles législations au sein de l’Union Européenne.
Législation et régulations régissant directement l’IA
Actuellement, il n’existe pas de lois spécifiques en Italie qui régissent directement l’IA. Comme pour tous les États membres de l’UE, la loi sur l’IA de l’UE sera la législation centrale pour l’Italie. Toutefois, l’Italie devrait bientôt adopter sa propre réglementation sur l’IA, qui est actuellement en débat au Parlement.
En attendant, aucune loi sectorielle spécifique ne régule l’IA en Italie.
État des régulations sur l’IA
Le 20 mars 2025, le Sénat italien a approuvé en première lecture le projet de loi intitulé “Dispositions et délégations au gouvernement concernant l’intelligence artificielle”. Bien que cette initiative soit soutenue par le gouvernement, elle manque encore de consensus politique.
Le projet de loi établit des critères réglementaires et des principes généraux visant à équilibrer les opportunités offertes par les nouvelles technologies et les risques de leur mauvaise utilisation. Il est noté que ce projet de loi ne devrait pas entrer en conflit avec la loi sur l’IA de l’UE.
Autres lois affectant l’IA
La Commission italienne de protection des données (DPA) a adopté, le 20 mai 2024, un avis sur l’utilisation du web scraping pour entraîner des modèles d’IA, cherchant à contrer l’utilisation abusive des données personnelles.
Depuis 2021, la DPA dispose d’une unité organisationnelle spécifique dédiée à l’IA. En mars 2024, son président a affirmé que la DPA possède les compétences nécessaires pour mettre en œuvre la loi sur l’IA de l’UE, tout en garantissant une protection élevée des droits fondamentaux.
D’autres lois pourraient également affecter le développement de l’IA en Italie, notamment :
- Le RGPD et le Code de protection des données italian (Décret législatif n° 196/2003)
- La législation sur la concurrence au sein de l’UE et en Italie
- Le Code consommateur italien (Décret législatif n° 206/2005)
Définition de l’IA
À ce jour, aucune définition de l’IA n’est reconnue par la législation italienne. Cependant, le projet de loi fait référence aux définitions établies dans la loi sur l’IA de l’UE.
Portée territoriale et sectorielle
Le projet de loi devrait s’appliquer au développement et au déploiement de systèmes et modèles d’IA sur le territoire italien, bien qu’aucune portée sectorielle spécifique ne soit encore définie.
Rôles de conformité
Bien qu’il n’existe pas encore de lois spécifiques régissant l’IA, la plus haute cour administrative d’Italie a précisé que la prise de décision algorithmique doit respecter certains principes :
- Transparence concernant l’existence d’une décision automatisée
- Inclusion humaine dans la décision
- Assurance de non-discrimination
Problématiques clés abordées par les régulations sur l’IA
Le gouvernement italien a également publié la Stratégie nationale sur l’IA (2022-2024), qui identifie trois domaines d’action principaux : le renforcement de l’expertise, l’augmentation du financement pour la recherche avancée en IA, et l’encouragement de l’adoption de l’IA dans les administrations publiques et les secteurs productifs.
Exigences de conformité clés
Les exigences de conformité essentielles sont liées à la transparence, à l’implication humaine et à la non-discrimination, comme le souligne le projet de loi.
Autorités de régulation
Actuellement, la régulation de l’IA est laissée à des autorités préexistantes. La Commission italienne de protection des données a déjà pris des mesures pour réglementer des entreprises d’IA pour des violations des règlements de protection des données.
En conformité avec la désignation des autorités de supervision de l’IA requise par la loi sur l’IA de l’UE, le projet de loi désigne l’Agence pour la numérisation de l’Italie (AgID) et l’Agence nationale de cybersécurité (ACN) comme autorités responsables.
Pouvoirs d’application et sanctions
Les pouvoirs d’application et les sanctions sont déterminés par la législation préexistante jusqu’à ce que la loi sur l’IA soit pleinement opérationnelle. Le projet de loi permet au gouvernement d’adopter des décrets définissant le pouvoir de sanction des autorités désignées.