Les règles de responsabilité liées à l’IA : Une consultation cruciale
Le Directive sur la responsabilité en matière d’IA a été initialement prévue pour être lancée en parallèle avec la Loi sur l’IA. Dans une démarche visant à évaluer la nécessité et l’étendue possible d’une directive à venir, les entreprises ont été invitées à s’engager avec le Parlement européen.
Un appel à la participation des entreprises
Le rapporteur du Parlement, le Député européen Axel Voss (Allemagne/EPP), a lancé une consultation qui sera ouverte jusqu’au 17 mars. Cette initiative vise à recueillir des avis sur des questions clés concernant la responsabilité juridique liée aux systèmes d’IA.
Proposée par la Commission européenne en 2022, la Directive sur la responsabilité en matière d’IA cherche à moderniser les règles existantes en y intégrant de nouvelles dispositions couvrant les dommages causés par les systèmes d’IA, afin d’assurer une protection uniforme.
Les préoccupations actuelles
Bien que la Loi sur l’IA – le cadre principal qui régule les systèmes d’IA selon une approche fondée sur les risques – soit entrée en vigueur en août dernier, les règles concernant la responsabilité en matière d’IA demeurent en attente. Les organisations technologiques de Bruxelles et les organisations de consommateurs se sont précédemment montrées sceptiques quant à la nécessité de règles supplémentaires, arguant que les problèmes sont déjà couverts par la Directive sur la responsabilité des produits (PLD) révisée.
Questions soulevées par la consultation
Le questionnaire de Voss interroge si les systèmes d’IA posent des défis juridiques uniques non couverts par les règles existantes et si les règles de responsabilité nuisent à l’innovation. En outre, il se demande si la directive devrait être transformée en règlement.
Une question clé soulève les préoccupations concernant les régimes de responsabilité variés auxquels seraient confrontées les entreprises souhaitant vendre leurs produits et services à travers l’UE, ce qui pourrait créer une grande incertitude juridique.
Les défis des modèles de langage
Une étude présentée en janvier par le service de recherche du Parlement a mis en lumière les problèmes que pourraient poser les grands modèles de langage, tels que ChatGPT et Claude.ai, car ils échappent au champ d’application de la Directive sur la responsabilité des produits.
Prochaines étapes
Voss prévoit de publier un brouillon de rapport le 4 juin, qui sera suivi d’une discussion au sein de la commission des affaires juridiques (JURI) à la fin du mois. Ce processus pourrait avoir des implications significatives pour la régulation de l’IA et la protection des entreprises, en particulier des PME et des startups, qui manquent souvent d’expertise juridique.