Comprendre l’alphabétisation en IA : Les recommandations de la Commission
Depuis le 2 février 2025, l’obligation d’alphabétisation en IA inscrite dans la loi sur l’IA de l’UE s’applique à tous ceux qui interagissent avec des systèmes d’IA en lien avec l’UE. Cela concerne non seulement les fournisseurs et déployeurs, mais également toute personne impliquée dans l’utilisation de ces systèmes.
Qu’est-ce que l’obligation d’alphabétisation en IA ?
Les fournisseurs et déployeurs de systèmes d’IA doivent prendre des mesures pour garantir un niveau suffisant d’alphabétisation en IA auprès de leur personnel et des personnes qui utilisent ces systèmes en leur nom (Article 4). La récital 20 résume cette exigence en indiquant qu’il est crucial d’équiper les personnes concernées des notions nécessaires pour prendre des décisions éclairées relatives aux systèmes d’IA.
Qui doit être alphabétisé en IA ?
Cette obligation s’étend à tous les fournisseurs, déployeurs et personnes affectées, ainsi qu’à leur personnel et à toute personne impliquée dans l’utilisation de systèmes d’IA. La Commission précise que cela inclut même les contractuels, prestataires de services ou clients.
Quel est un niveau suffisant d’alphabétisation en IA ?
La Commission ne prévoit pas d’exigences strictes ou spécifiques, car cela dépend du contexte. Les organisations doivent adapter leur approche en fonction de leurs besoins. Par exemple, celles utilisant des systèmes d’IA à haut risque pourraient nécessiter des mesures supplémentaires pour garantir que leurs employés comprennent les risques associés.
Même ceux ayant une connaissance technique approfondie doivent envisager une formation pour comprendre les risques et les aspects juridiques et éthiques de l’IA.
Qu’en est-il de l’exemption « humain dans la boucle » ?
Il n’y a pas d’exemption. En fait, l’alphabétisation en IA est plus cruciale pour les humains qui supervisent ces systèmes. Pour fournir une véritable supervision, ils doivent comprendre les systèmes qu’ils surveillent.
Quelles sont les conséquences d’un non-respect ?
La mise en œuvre de cette obligation sera assurée par les autorités de surveillance du marché, avec des mesures pouvant débuter à partir du 2 août 2026. Bien que la Commission n’ait pas précisé les sanctions potentielles pour non-conformité, des discussions sur des pénalités pourraient être menées au niveau national.
Notre analyse
La Commission ne définit pas clairement ce à quoi devraient ressembler les programmes d’alphabétisation en IA. Toutefois, il est essentiel pour chaque organisation de déterminer ce qui est suffisant pour elle.
Pour élaborer un programme d’alphabétisation en IA, il est nécessaire de réfléchir à plusieurs points :
- Qui sont les parties prenantes impliquées dans l’utilisation de l’IA ? Cela inclut les membres du comité de gouvernance, les développeurs, et les utilisateurs finaux.
- Quelles sont les connaissances actuelles de chaque groupe et quelles sont celles qu’ils doivent acquérir ? Par exemple, les membres du comité de gouvernance pourraient nécessiter une compréhension plus approfondie des technologies IA.
- Quel format de formation est le plus approprié ? Un atelier pourrait convenir aux comités, tandis qu’un apprentissage en ligne pourrait suffire pour d’autres.
- Quand la formation sera-t-elle dispensée ? L’obligation est déjà en vigueur.
- Comment suivre la participation et s’assurer que les taux de complétion sont suffisamment élevés ?
Bien que ces recommandations se rapportent spécifiquement à l’obligation d’alphabétisation en IA dans le cadre de la loi, il est évident que l’alphabétisation en IA est essentielle pour toute organisation utilisant des systèmes d’IA, indépendamment de l’application de cette loi.