La bataille des régulations de l’IA : fédéral contre états

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Le Débat sur la Réglementation de l’IA s’intensifie avec l’Approbation d’un Projet de Loi sur la Préemption des États

Cette semaine, un affrontement s’est produit entre les Démocrates et les Républicains au Capitole, concernant la question de savoir qui devrait réglementer les technologies d’intelligence artificielle (IA) – le gouvernement fédéral ou les États – ainsi que la nature de cette réglementation.

Les discussions lors d’une audience de la sous-commission de l’Énergie et du Commerce de la Chambre, tenue le 21 mai, ont porté sur une disposition du projet de loi de réconciliation soutenu par le GOP, qui imposerait un moratoire de 10 ans sur les réglementations étatiques en matière d’IA. Ce projet de loi, qui a été approuvé par l’ensemble de la Chambre par un vote de 215 à 214, se dirige maintenant vers le Sénat pour un examen et d’éventuelles modifications.

Les Arguments pour la Réglementation

Lors de ces débats, le représentant Gus Bilirakis, R-Fla., président de la sous-commission sur le commerce, la fabrication et le commerce, a déclaré : « Notre tâche est de protéger nos citoyens et de veiller à ne pas céder le leadership américain en matière d’IA ». Il a averti que des réglementations trop strictes pourraient empêcher la naissance de la prochaine grande entreprise américaine, nous exposant ainsi au risque de céder notre avance en IA à des pays comme la Chine.

Le représentant Bilirakis a cité la loi sur l’IA de l’Union européenne, adoptée par les législateurs européens en mai 2024, qui a établi un cadre réglementaire complet basé sur des niveaux de risque et interdisant certaines utilisations à haut risque. Cette loi a été critiquée par des Républicains et des membres de l’industrie, qui estiment qu’elle étouffe l’innovation.

Les Opinions Divergentes

Le représentant John Joyce, R-Pa., a qualifié la loi de l’UE d’« excessivement complexe et restrictive », comparant son approche à celle des lois au niveau des États. « Depuis janvier, plus de 1 000 projets de loi sur l’IA ont été introduits à travers les États-Unis », a-t-il déclaré, mettant en lumière la confusion et l’incohérence créées par ces réglementations émergentes.

Lors de l’audience, les témoins ont également exprimé des opinions divergentes sur la manière dont les réglementations devraient être abordées. Amba Kak, co-directrice de l’AI Now Institute, a mis en garde contre les implications sociales d’une innovation non réglementée de l’IA, arguant que le moratoire proposé pourrait « figer » les avancées réglementaires en cours.

En revanche, Adam Thierer, chercheur senior au think tank R Street Institute, a soutenu le moratoire en affirmant qu’il ne limiterait pas les États dans leurs réglementations sur des questions non directement liées à l’IA, telles que les droits civiques et la protection des consommateurs.

Vers un Équilibre entre Innovation et Réglementation

Le représentant Kevin Mullin, D-Calif., a plaidé pour un équilibre entre innovation et réglementation, soulignant que l’absence de règles sur l’IA risquait d’éroder la confiance du public. « Il est faux de prétendre que toute réglementation, qu’elle soit fédérale ou étatique, ralentira l’innovation », a-t-il déclaré.

D’autres Démocrates, comme Yvette D. Clarke, D-N.Y., ont soutenu qu’en l’absence de lois fédérales sur la protection des données et l’IA, le Congrès ne devrait pas empêcher les États de légiférer.

Le représentant Jay Obernolte, R-Calif., a également exprimé son souhait de voir le moratoire se réduire à quelques mois plutôt qu’à une décennie, estimant que le sujet ne devrait pas être un enjeu partisan mais plutôt une préoccupation commune.

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