Le calme avant la tempête : Bruxelles attend le troisième projet de Code de Pratique GPAI
Anticipation et tensions se mêlent dans la bulle AI de Bruxelles, alors que le troisième projet des directives pour les fournisseurs de systèmes GPAI, tels que ChatGPT, n’a toujours pas été publié. Initialement prévu pour la semaine du 17 février, ce retard suscite de nombreuses interrogations.
Tensions élevées : De grandes entreprises technologiques menacent de ne pas signer le Code de Pratique (CoP), tandis que la Commission européenne milite pour une simplification des règles. Certaines organisations de la société civile se sentent tellement ignorées qu’elles envisagent de se retirer pour ne pas légitimer le processus.
« La véritable bataille commencera probablement une fois que le troisième projet sera publié », a déclaré un représentant de la société civile.
Un combat mondial, version trois
Ce n’est pas la première fois que l’industrie, la société civile, les organisations de défense des droits et les régulateurs s’affrontent sur la réglementation des GPAI. La loi sur l’IA a été conçue avant l’émergence de ChatGPT, sans dispositions ciblées pour les modèles GPAI devenus soudainement omniprésents. Cette loi se concentrait sur des cas d’utilisation spécifiques, mais les modèles GPAI sont flexibles, ce qui pose des risques systémiques.
Après l’introduction des règles GPAI, une coalition franco-germano-italienne, menée par le challenger français Mistral AI, a presque réussi à les supprimer par crainte qu’elles n’empêchent l’UE de rester compétitive.
Chronologie
Le troisième projet est la dernière version avant qu’une version finale du Code soit circulée, prévue pour le 2 mai. Après cela, le Code sera approuvé par le Bureau de l’IA de la Commission, les États membres via le conseil de l’IA, et ensuite mis en œuvre par la Commission avant le 2 août.
La chronologie de la Commission indique actuellement « février-mars » pour le troisième projet, avec des réunions de groupes de travail et des plénières prévues en mars.
Les lignes de bataille
Trois grandes lignes de conflit se sont dégagées tout au long du processus : le test tiers obligatoire, la taxonomie des risques du Code et les questions de transparence liées aux droits d’auteur.
Une coalition axée sur la sécurité de l’IA argue qu’aucune conformité réelle n’est assurée si les entreprises effectuent leurs propres tests. Parallèlement, une coalition axée sur les droits humains affirme que les risques pour les droits fondamentaux sont dilués dans le Code, notamment en raison de l’absence d’inclusion dans la taxonomie des risques.
Les titulaires de droits militent pour une application stricte des règles de droits d’auteur et exigent que les entreprises GPAI publient des résumés détaillés de leurs données d’entraînement.
Enfin, l’industrie soutient que les exigences de tests tiers et de droits d’auteur vont au-delà de la loi sur l’IA, et que le CoP n’est qu’un outil de conformité pour suivre cette loi.
Conclusion
Alors que le troisième projet de CoP est attendu dans les prochains jours, il façonnera la prochaine vague de controverse autour de la réglementation des GPAI. Les parties prenantes s’inquiètent de ne pas être suffisamment entendues dans le processus de rédaction, alors que les entreprises, telles que Meta et Google, menacent de ne pas signer le Code dans sa forme actuelle.