Délais manqués de l’AI Act alors que le Code GPAI de l’UE est retardé jusqu’en août
La version finale du Code de Pratique GPAI de l’Union Européenne, prévue pour être publiée avant le 2 mai, a été retardée, laissant de nombreux observateurs dans l’attente. Ce retard a été confirmé par le Bureau de l’IA de l’UE, qui a annoncé que le Code serait publié « d’ici août ». Cela signifie qu’il pourrait y avoir peu, voire aucun, temps entre la publication de la version finale et l’entrée en vigueur des dispositions de l’AI Act concernant les fournisseurs de modèles GPAI, prévue pour le 2 août.
Qu’est-ce que le Code GPAI ?
Le Code GPAI est un code de pratique volontaire, rédigé par des « experts indépendants » avec l’engagement des parties prenantes. Il a pour but d’aider les fournisseurs de modèles GPAI à démontrer leur conformité avec leurs obligations selon les articles 53 et 56 de l’AI Act de l’UE. Cela inclut des dispositions concernant la transparence, le droit d’auteur et la safety et sécurité.
La majorité des engagements du Code GPAI ne s’appliquent qu’aux fournisseurs de modèles GPAI présentant un risque systémique, mais plusieurs s’appliquent à tous les fournisseurs de modèles GPAI mis sur le marché de l’UE. Ceci inclut des engagements et des mesures relatives au droit d’auteur, qui ont suscité des controverses et un suivi attentif de la part de nombreux observateurs.
Pourquoi le retard ?
À l’heure actuelle, aucune déclaration officielle n’a été publiée par le Bureau de l’IA de l’UE pour expliquer ce retard. Cependant, des rapports de presse suggèrent deux raisons principales fournies aux parties prenantes participant au processus de rédaction :
- Accorder plus de temps aux participants pour donner leur avis sur le troisième projet du Code GPAI.
- Permettre aux participants de répondre à la consultation séparée et en cours de la Commission européenne sur son projet de directives GPAI (ouverte jusqu’au 22 mai), qui vise également à clarifier certains aspects des obligations des fournisseurs de modèles GPAI.
Ces questions incluent : Qu’est-ce qu’un modèle GPAI ? Quelles entités seront considérées comme des « fournisseurs » ? Et que signifie « mise sur le marché » ? Il est également important de fournir des orientations sur les effets de la signature et de l’adhésion au Code GPAI.
D’autres ont suggéré que ce retard permettrait également au Bureau de l’IA de l’UE d’évaluer le soutien apporté au Code GPAI par les principaux fournisseurs d’IA. En effet, une partie cruciale du succès de ce Code dépendra de l’engagement des fournisseurs de modèles GPAI à s’y conformer.
Commentaire
Ce retard n’est pas totalement inattendu. Obtenir un alignement entre toutes les parties prenantes sur la forme du Code GPAI était un défi, notamment en raison des domaines litigieux tels que ceux relatifs au droit d’auteur. Cela soulève également la question de savoir si une solution politique sera nécessaire. Les législateurs de l’UE avaient clairement prévu cette possibilité, puisque l’AI Act stipule que si le Code GPAI n’est pas finalisé d’ici le 2 août, ou si le Bureau de l’IA ne juge pas le projet final adéquat, la Commission européenne pourrait fournir des « règles communes » par le biais d’un acte d’exécution.
Il est important de noter que les enjeux abordés dans le Code GPAI ne sont pas les seuls obstacles auxquels sont confrontés les grands développeurs de modèles d’IA souhaitant lancer des produits d’IA dans l’UE. Ils font également face à des défis de la part des régulateurs de données européens, notamment en ce qui concerne les questions de RGPD sur la formation avec des données personnelles. Récemment, la Commission irlandaise de protection des données a annoncé une enquête sur la manière dont les publications accessibles au public des utilisateurs de l’UE sur la plateforme X sont utilisées pour former les modèles de langage Grok de X, en se concentrant particulièrement sur le traitement des données personnelles dans ces publications.