La bataille pour la régulation de l’IA arrive au Capitole
Le président de l’AFL-CIO de l’État, Ed Hawthorne, a posé une question cruciale lors d’une audition publique : « Quand est-il trop tard ? » Cette interrogation est survenue dans le cadre d’une discussion sur la prolifération des systèmes d’intelligence artificielle (IA) et sur la nécessité de réguler cette technologie dans le Connecticut.
Hawthorne a souligné les risques associés à une IA non régulée, tels que des licenciements massifs, une recrutement discriminatoire et la collecte de données, qui touchent les plus vulnérables de la société.
Le projet de loi S.B. No. 2
Lors de son témoignage, Hawthorne a soutenu le projet de loi S.B. No. 2, qui vise à établir des règles de divulgation pour les utilisations à haut risque de l’IA, comme la génération d’images et les décisions affectant l’emploi, l’éducation et la santé. Ce projet est considéré comme une priorité par le Sénat de l’État.
Le président pro tempore du Sénat, Martin Looney, a introduit ce projet de loi avec le soutien de plusieurs de ses collègues. La commission des lois générales a organisé une audition marathon pour examiner le texte du projet de loi.
Hawthorne a insisté sur l’urgence d’agir, en notant que le Congrès n’a pas réussi à adopter de législation complète sur l’IA. « L’IA est là et avance à grande vitesse », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de protéger les consommateurs et les travailleurs.
Les critiques du projet de loi
Le commissaire au développement économique de l’État, Dan O’Keefe, a critiqué le projet de loi, le qualifiant de sur-réglementation qui pourrait limiter le potentiel transformateur de l’IA pour l’innovation et la croissance économique. « Au lieu d’être un État qui accueille l’innovation, nous devenons celui qui résiste à celle-ci », a-t-il déclaré.
Le projet de loi S.B. 2 propose également la création de nouveaux organes gouvernementaux, tels que le Connecticut Technology Advisory Board et l’Académie de l’IA du Connecticut, pour aider à atténuer les perturbations du marché du travail et fournir une formation sur les systèmes d’IA.
Un débat animé
Lors de l’audition, la ACLU du Connecticut a soutenu que le projet de loi pourrait contenir des exemptions excessives pour certaines entreprises, limitant ainsi la surveillance. Le directeur exécutif, David McGuire, a mis en garde contre les dangers d’une ambiguïté dans le texte, qui pourrait permettre aux entreprises de refuser arbitrairement des appels concernant des décisions automatisées.
Les représentants du secteur de la santé ont exprimé des préoccupations similaires, soulignant que le projet de loi pourrait entraver des applications d’IA cruciales pour améliorer les soins de santé.
Conclusion
Le débat sur la régulation de l’IA dans le Connecticut est loin d’être terminé. Alors que certains plaident pour une réglementation proactive, d’autres mettent en garde contre les conséquences potentielles d’une sur-réglementation. L’issue de cette législation pourrait avoir un impact significatif sur l’avenir de l’IA dans l’État et au-delà.