Qu’est-ce que la pyramide des risques de l’IA de l’UE ?
La pyramide des risques de l’IA de l’Union Européenne (UE) est un cadre essentiel qui régule les systèmes d’IA en fonction du niveau de risque qu’ils présentent pour la sécurité, les droits et les valeurs sociétales. Ce cadre repose sur une approche par les risques, où les systèmes d’IA ne sont pas traités de manière uniforme, mais plutôt classés en quatre niveaux de risque.
1. Risque inacceptable
Au sommet de la pyramide se trouvent les systèmes d’IA considérés comme trop dangereux pour les droits fondamentaux tels que la dignité, la liberté et la vie privée. Ces systèmes sont bannis sans exception. Parmi eux, on trouve :
- Systèmes de notation sociale (par exemple, évaluation du comportement des citoyens pour des récompenses ou des punitions).
- Outils de police prédictive qui évaluent la probabilité que des individus commettent des crimes.
- Surveillance biométrique en temps réel dans les espaces publics, sauf dans des cas très spécifiques et réglementés (par exemple, la police ciblée).
2. Systèmes d’IA à haut risque
Cette catégorie est la plus vaste et complexe. Les systèmes d’IA à haut risque sont autorisés, mais sous conditions strictes, car ils opèrent dans des domaines où des erreurs ou des biais pourraient avoir des conséquences graves pour les individus. Exemples de domaines concernés :
- Dispositifs médicaux
- Infrastructures critiques telles que l’énergie et l’approvisionnement en eau
- Emploi et recrutement (par exemple, filtrage de CV ou entretiens automatisés)
- Éducation (par exemple, notation des examens ou prévisions de notes)
- Services financiers (par exemple, notation de crédit)
Les fournisseurs de systèmes d’IA à haut risque doivent répondre à sept critères, notamment :
- Système de gestion des risques tout au long du cycle de vie.
- Données de haute qualité pour minimiser les biais et garantir les performances.
- Mécanismes de surveillance humaine pour prévenir les dommages dus à l’automatisation.
- Documentation technique et tenue de dossiers robustes.
- Transparence pour s’assurer que les utilisateurs comprennent le fonctionnement de l’IA.
- Garantir précision, robustesse et cybersécurité.
- Système complet de gestion de la qualité, conforme aux lois de sécurité des produits de l’UE.
C’est un territoire inexploré pour de nombreuses entreprises technologiques, qui sont souvent habituées au développement agile plutôt qu’à la conformité réglementaire. Répondre à ces exigences nécessitera de nouvelles pratiques d’ingénierie, plus d’équipes interfonctionnelles et des investissements significatifs.
3. Risque limité
Les systèmes d’IA dans cette catégorie ne posent pas de risques graves, mais exigent tout de même que les utilisateurs sachent quand l’IA est impliquée, d’où l’importance des obligations de transparence. Par exemple :
- Les chatbots doivent clairement indiquer que les utilisateurs interagissent avec une machine.
- Les outils d’IA générative doivent étiqueter le contenu synthétique (par exemple, images ou vidéos générées par IA).
4. Risque minimal
À la base de la pyramide se trouvent les systèmes d’IA présentant peu ou pas de risque, tels que :
- Filtres anti-spam
- IA utilisée dans les jeux vidéo
- Algorithmes de recommandation pour des films ou de la musique
Cependant, ces systèmes doivent toujours se conformer aux lois existantes (comme les lois sur la protection des consommateurs et l’anti-discrimination), et les fournisseurs sont encouragés à suivre des codes de conduite volontaires.
En résumé, la pyramide des risques de l’IA de l’UE constitue un cadre réglementaire crucial qui vise à garantir que l’IA soit développée et utilisée de manière éthique et responsable, en protégeant les droits fondamentaux des citoyens tout en favorisant l’innovation technologique.