Le Plan d’Action pour l’IA en Europe
Le Plan d’Action pour l’IA dévoilé par la Commission Européenne le 9 avril 2025, vise à dynamiser le développement et l’adoption de l’intelligence artificielle (IA) à travers le continent. Ce plan s’inscrit dans une volonté de renforcer l’ de l’Europe face à la concurrence mondiale. Le président de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé que le leadership mondial en matière d’IA est « à saisir » et que l’Europe doit agir pour se positionner comme un acteur clé.
Les Cinq Piliers du Plan
Le plan se décline en cinq piliers principaux :
- Infrastructures informatiques
- Données
- Compétences
- Simplification réglementaire
- Adoption dans des secteurs stratégiques clés
Bien qu’il ait suscité un grand intérêt, des questions demeurent quant à savoir si ce plan introduit de nouvelles mesures ou s’il réemballe des propositions existantes.
Contexte et Importance du Plan
Pour appréhender l’importance du Plan d’Action pour l’IA, il est essentiel de le replacer dans le contexte des initiatives précédentes de l’UE concernant l’IA. Ce n’est pas le premier document majeur à tracer une stratégie européenne en matière d’IA ; un premier plan avait été établi en avril 2018, abordant des questions de données, de compétences et d’adoption.
Le plan actuel s’inscrit dans la continuité de plusieurs documents stratégiques, dont le Plan Coordonné sur l’IA et le paquet d’innovation sur l’IA lancé en janvier 2024, qui visait à soutenir les startups et PME en facilitant leur accès au financement et aux infrastructures.
Investissements et Financement
Le plan ambitionne de mobiliser jusqu’à 200 milliards d’euros d’investissements dans le secteur de l’IA, avec une part significative dédiée aux gigafactories pour le développement d’IA de confiance. Cependant, des analyses critiques soulignent que moins de 7 milliards d’euros ont été effectivement engagés par la Commission et les États membres jusqu’à présent.
Infrastructures et Capacités de Calcul
Le cœur du plan repose sur la création de gigafactories et d’usines d’IA qui offriront un accès à des capacités de calcul, à des données et à des talents, en particulier pour les startups et les PME. Ces usines sont sélectionnées et approuvées dans le cadre de l’Initiative EuroHPC, visant à coordonner les actions nationales sur les supercalculateurs en Europe.
Réduction des Dépendances
Le plan met également l’accent sur la nécessité de réduire les dépendances vis-à-vis des pays tiers pour la production de semi-conducteurs. Cela s’inscrit dans le cadre de l’UE Chips Act, proposé en 2022, qui vise à doubler la part de marché de l’Union dans la production de puces électroniques.
Compétences et Attirer les Talents
Une attention particulière est portée au développement des compétences et à l’attraction des talents, en particulier ceux qui ont quitté l’Europe pour d’autres continents. Le plan propose des actions pour encourager le retour des chercheurs européens vivant à l’étranger.
Ouverture et Innovation
Il est à noter qu’une attention accrue à l’IA open-source aurait pu être bénéfique, car cela aurait renforcé la position de l’Europe en tant qu’acteur innovant et distinctif dans le domaine de l’IA. Cependant, cette approche semble être sous-représentée dans le plan actuel.
Conclusion
Le Plan d’Action pour l’IA en Europe constitue une étape significative dans les efforts de l’Union pour se positionner comme un leader mondial dans le domaine de l’intelligence artificielle. Toutefois, des défis demeurent quant à la mise en œuvre effective des mesures annoncées et à la nécessité d’une réelle coopération entre les États membres pour réussir cette ambitieuse initiative.