Au Sommet AI de Paris, les États-Unis, l’UE et d’autres pays affichent des objectifs divergents

Le 11 février 2025, les dirigeants mondiaux se sont réunis à Paris pour le Sommet AI Action, où les nations ont réaffirmé leurs ambitions pour dominer la technologie émergente de l’intelligence artificielle (IA), qui captive l’imagination du public.

Discours opposés des dirigeants

Dans des discours concurrents prononcés au Grand Palais, un lieu emblématique d’un siècle, le vice-président américain, JD Vance, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont exposé leurs visions rivales sur l’IA, mettant en avant des thèmes tels que l’innovation, la compétition et la sûreté.

Vance a déclaré : « Cette administration veillera à ce que la technologie IA américaine continue d’être la référence mondiale », tout en dénonçant les réglementations supplémentaires qui pourraient freiner sa croissance. Il a ajouté : « Les États-Unis d’Amérique sont les leaders en matière d’IA, et notre administration prévoit de le rester. »

En revanche, von der Leyen a présenté l’« approche distinctive de l’UE en matière d’IA », tandis que le bloc de 27 pays met en œuvre ses règles complètes, connues sous le nom de Loi sur l’intelligence artificielle. Elle a promis un soutien public de 50 milliards d’euros pour les projets d’IA basés en Europe, affirmant que c’est là où l’Europe peut véritablement mener la course.

Objectifs partagés malgré des approches divergentes

En réalité, Washington et Bruxelles partagent des objectifs similaires bien que leurs approches divergent. Les deux régions espèrent stimuler l’innovation locale et le développement économique en investissant des centaines de milliards de dollars dans des infrastructures essentielles comme le calcul haute performance, afin de donner un avantage à leurs entreprises nationales face à la concurrence internationale.

Le mois dernier, la Maison Blanche a annoncé un investissement de 100 milliards de dollars pour renforcer les infrastructures de calcul aux États-Unis, tandis que l’annonce de l’UE de 50 milliards d’euros le 11 février s’inscrit dans le contexte d’une promesse d’investissement de 150 milliards d’euros en IA au cours des cinq prochaines années.

Engagements des pays participants

Dans le communiqué final du sommet, 60 pays, dont la France, l’Inde, la Chine et le Canada, ont convenu d’une série d’engagements volontaires pour rendre la technologie émergente plus inclusive et soutenue. Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni n’ont pas signé ce document, une première depuis le premier sommet mondial sur l’IA à Londres fin 2023.

Réactions aux efforts mondiaux de réglementation

Dans son discours, le vice-président Vance a résisté aux efforts mondiaux visant à encadrer l’IA par de nouvelles règles, affirmant que de telles législations étoufferaient une industrie encore en émergence. « Nous avons besoin de régimes réglementaires internationaux qui favorisent la création de technologies IA plutôt que de les étrangler », a-t-il déclaré.

Malgré les nouvelles règles complètes de l’UE, Bruxelles et d’autres capitales européennes réévaluent la portée de cette législation, face aux revendications de l’industrie selon lesquelles une sur-réglementation mettrait le bloc à désavantage.

Conclusion et perspectives d’avenir

Alors que les dirigeants mondiaux quittent Paris après ce sommet de deux jours, la vision de l’IA du président français Emmanuel Macron — qui prône la réduction des nouvelles réglementations et le soutien à des investissements public-privé pour bâtir des champions nationaux — semble devenir le standard de facto au sein des 27 pays de l’UE.

L’Europe cherche à montrer qu’elle est ouverte aux affaires en fléchant des milliards d’euros vers cette technologie émergente, espérant relancer des économies stagnantes. Cela inclut une volonté de rivaliser avec Washington en prévoyant de nouveaux fonds pour promouvoir sa propre vision de l’IA.

« Nous allons simplifier », a déclaré Macron lors du sommet, en référence à des assouplissements probables des contrôles européens sur les systèmes d’IA. « Il est très clair que nous devons nous resynchroniser avec le reste du monde. »

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