Les Musiciens Européens S’opposent à la Mise en Œuvre de la Loi sur l’IA de l’UE
Un groupe de trente et un artistes venus de toute l’Europe a publié des vidéos pour inciter la Commission Européenne à « Rester Fidèle à la Loi sur l’IA ». Ce slogan fait partie d’une campagne qui critique la mise en œuvre de la Loi Européenne sur l’Intelligence Artificielle, qui devrait protéger les artistes mais qui, selon la campagne, est en train d’être « diluée », ne tenant pas les entreprises d’IA responsables.
Contexte de la Loi sur l’IA
La Loi sur l’IA est entrée en vigueur le 1er août 2024, avec la plupart des dispositions réglementaires s’appliquant à partir du 2 août 2026. Cependant, la réglementation stipule que la conformité pour les pratiques prohibées doit être en vigueur d’ici le 2 février 2025, en raison des « risques inacceptables associés à l’utilisation de l’IA de certaines manières ».
Code de Pratique GPAI
La Commission a récemment publié « Le Code de Pratique pour l’IA à But Général » (GPAI), développé par treize experts indépendants et basé sur les contributions de plus de 1 000 parties prenantes. Ce code, selon la Commission, a pour objectif d’établir des règles de gouvernance et des obligations pour les modèles d’IA à but général, qui deviendront applicables à partir du 2 août 2025.
Dans une Déclaration Conjointe publiée lors de la divulgation du troisième projet de code de pratique, le groupe « Rester Fidèle à la Loi » a affirmé que le code « crée une incertitude juridique, interprète mal la législation sur le droit d’auteur de l’UE et mine les obligations établies dans la Loi sur l’IA elle-même ».
Critiques et Préoccupations
De nombreux écrivains, traducteurs et journalistes du secteur du texte européen se sont également opposés à ce troisième projet, arguant qu’il ignorait les retours des auteurs et n’imposait pas suffisamment d’exigences aux entreprises d’IA. Le site du Conseil des Écrivains Européens a expliqué que le troisième projet, aujourd’hui le code final, contient un langage faible qui n’oblige pas les entreprises d’IA à se conformer.
Par exemple, le code final stipule que « les signataires sont encouragés à rendre publics et à tenir à jour un résumé de leur politique de droit d’auteur », alors que les projets précédents exigeaient que les signataires « s’engagent » à tenir une politique de droit d’auteur détaillée à jour.
Appel à l’Action des Créateurs
Les « Créateurs pour l’Europe » ont également recueilli plus de 12 000 signatures pour leur lettre ouverte à la Commission, l’exhortant à protéger les œuvres protégées par le droit d’auteur contre l’utilisation non autorisée par de grands modèles de langage (LLMs). Dans cette lettre, ils ont déclaré que les droits des créateurs sont « systématiquement érodés sous le prétexte de ‘promouvoir l’innovation' » et ont appelé à une « réglementation forte et équitable ».
Réactions des Entreprises d’IA
Les représentants des entreprises d’IA ont également exprimé leur mécontentement face au code final. L’Association de l’Industrie des Communications et de l’Informatique (CCIA) a déclaré que « le code de pratique final pour les modèles d’IA à but général impose toujours un fardeau disproportionné aux fournisseurs d’IA ».
La CCIA a cité des modifications dans le code final, telles que des « mécanismes de traitement des plaintes, des exigences spécifiques pour les moteurs de recherche et des processus vagues pour le développement de nouveaux mécanismes de désinscription », qui créent toutes une incertitude juridique supplémentaire.
Conclusion
Les artistes, dont Justyna Steczkowska, représentante de la Pologne à l’Eurovision 2025, ainsi que des musiciens de France, de Finlande, d’Espagne, de Roumanie et du Portugal, ont exprimé qu’ils ont utilisé l’IA dans leurs propres processus créatifs, mais ils soutiennent que l’IA doit être utilisée comme un outil créatif et que les entreprises ne devraient pas être autorisées à utiliser leurs œuvres originales pour entraîner des LLMs.