La Révolution de l’IA : S’adapter aux Défis Émergents des Politiques
La révolution de l’intelligence artificielle (IA) est en marche, et il est impératif pour le gouvernement canadien de harnacher cette technologie tout en tirant parti des opportunités qu’elle offre, plutôt que d’essayer de la contrôler, ce qui est voué à l’échec. L’IA représente une occasion unique d’implémenter des politiques qui rendent notre pays plus fort, plus sécurisé et plus prospère.
Une Année de Réformes
En 2024, l’Europe a ouvert la voie avec le lancement de la loi EUAI (Règlement 2024/1609), établissant un précédent pour la gouvernance dans le secteur technologique. Les États-Unis ont rapidement suivi, avec l’administration Trump nommant David Sacks comme président du Conseil des conseillers du président sur la science et la technologie, surnommé le « Czar de l’IA et de la Crypto ». Sacks possède une solide expérience dans le domaine technologique, ayant occupé des postes de direction dans des entreprises telles que PayPal, Facebook et Uber.
Le Canada, pour sa part, entre dans cette arène à enjeux élevés avec la nomination d’Evan Solomon comme ministre de l’intelligence artificielle. À l’heure actuelle, Solomon n’a pas encore été interrogé à la Chambre des communes, ce qui reflète la perplexité des parlementaires quant à son rôle.
Différences Culturelles dans la Gouvernance de l’IA
Les parcours contrastés de Sacks et Solomon illustrent une divergence marquée dans les approches de chaque pays en matière de gouvernance de l’IA, reflétant l’éthos culturel des États-Unis par rapport au Canada. Sacks incarne l’esprit agressif américain, poussant à l’innovation et à la libération du marché, essentiels pour devancer des rivaux comme la Chine. En revanche, le mandat de Solomon, interprété à travers la plateforme électorale libérale, inclut des engagements à construire des infrastructures en IA tout en garantissant que personne ne soit laissé pour compte.
Les Défis Sociaux de l’IA
Cependant, cette stratégie néglige le plus grand défi sociétal que l’IA présente actuellement. Ce n’est pas seulement l’augmentation incroyable de la demande d’électricité, mais le bouleversement social que l’IA entraînera. Un rapport de 2024 prédit que l’IA pourrait éliminer la moitié de tous les emplois de bureau de niveau d’entrée aux États-Unis. Cette question reçoit peu d’attention dans la plateforme libérale, mais elle est une préoccupation majeure parmi les Canadiens.
Une étude en ligne menée par Yorkville Strategies a révélé que 76 % des Canadiens estiment que la technologie a un impact positif sur la société, mais 58 % expriment des inquiétudes quant à l’avenir de l’IA. Cela révèle un paradoxe dans l’opinion canadienne : bien qu’ils admirent les innovations passées, ils sont inquiets des implications futures.
Réglementation et Perception du Public
Pour ceux qui croient que la réglementation gouvernementale est la réponse aux inquiétudes publiques, 75 % des Canadiens craignent que l’IA ne dote le gouvernement de plus de pouvoir. En revanche, seulement 19 % estiment qu’elle « donnera plus de liberté aux individus ». Cette sentiment soulève un conundrum : comment le gouvernement peut-il faire partie de la solution alors que tant de Canadiens craignent qu’il ne devienne leur maître IA ?
Conclusion
Le ministre Evan Solomon se trouve sur un chemin semé d’embûches. La plateforme libérale suggère qu’il sera chargé de gérer les opportunités économiques présentées par l’IA tout en veillant à ce que personne ne soit lésé. Trouver un équilibre entre ces défis sera presque impossible, surtout face à la méfiance du public envers l’IA et le gouvernement.
La rapide adoption de l’IA a mis le nouveau gouvernement dans une position inconfortable, posant les questions de l’année dernière plutôt que de s’attaquer aux défis de l’année prochaine. Il est temps pour le gouvernement canadien de déterminer comment exploiter l’IA et tirer parti de ses opportunités, plutôt que d’essayer de la contrôler. L’IA présente une occasion d’implémenter des politiques qui renforcent les libertés et la prospérité des Canadiens. Les moyens par lesquels le Canada peut atteindre ces objectifs devraient être au centre des préoccupations des décideurs et des chercheurs.