L’Acte de l’IA de l’UE : L’impact sur les institutions des services financiers
L’Acte de l’IA de l’UE est sans doute la réglementation sur l’IA la plus significative et la plus vaste à ce jour, émise par une juridiction. Cet acte offre une approche intégrée visant à promouvoir les utilisations bénéfiques de l’IA tout en gérant les risques identifiés, tout en garantissant son utilisation éthique et responsable.
L’Acte a une application extraterritoriale et impacte toute entreprise fournissant ou utilisant des services ou produits d’IA dans l’UE, y compris celles offrant des services d’IA B2B fournis à ou utilisés par des citoyens de l’UE, peu importe où l’entreprise est basée.
Entré en vigueur le 1er août 2024, l’Acte prévoit des dispositions phasées sur trois ans, avec des règles concernant les systèmes à haut risque qui commenceront à entrer en vigueur le 2 août 2026. Les autorités nationales au sein de l’UE sont dotées d’un pouvoir d’application en vertu de l’Acte, qui prévoit des amendes pour non-conformité allant jusqu’à 7 % du chiffre d’affaires annuel mondial ou 35 millions d’euros, selon le montant le plus élevé.
Ce que les entreprises doivent savoir sur l’Acte de l’IA
L’Acte repose sur plusieurs principes importants, notamment :
- Proportionnalité basée sur le risque
- Transparence et responsabilité
- Équité et non-discrimination
- Prévention des dommages
- Protection des données et sécurité
- Sécurité et fiabilité
- Besoins de supervision humaine
L’Acte adopte une approche fondée sur le risque pour catégoriser les systèmes d’IA :
- Inacceptable : Systèmes posant une menace claire à la sécurité, aux moyens de subsistance ou aux droits des personnes.
- Élevé : Systèmes présentant des implications significatives nécessitant un contrôle strict.
- Limité : Systèmes ayant des implications moindres mais nécessitant tout de même un certain niveau de transparence.
- Minimal : Systèmes posant des risques négligeables pour les droits ou la sécurité des utilisateurs.
Exemples de systèmes d’IA : systèmes de notation sociale, systèmes d’évaluation de crédit, chatbots de service client, filtres anti-spam.
Impact de l’Acte de l’IA sur l’industrie des services financiers
Les systèmes de détection de fraude et de blanchiment d’argent, la diligence raisonnable des clients, les systèmes de notation des clients, les systèmes de notation de crédit, les systèmes de trading algorithmique, la gestion d’actifs et les conseillers robo – voici quelques exemples de systèmes d’IA utilisés par les institutions financières qui relèvent de l’Acte.
Bien que l’Acte s’applique largement à tous les secteurs, son impact sur l’industrie des services financiers pourrait être plus important étant donné que les services financiers sont de gros utilisateurs de l’IA et qu’il s’agit d’un secteur hautement régulé où les entreprises multinationales doivent souvent adopter différentes stratégies de conformité selon les marchés.
Un des défis auxquels les institutions financières seront confrontées est d’assurer qu’elles peuvent prouver que tant les nouveaux que les systèmes d’IA existants respectent les normes rigoureuses de l’Acte concernant, entre autres, la transparence, l’équité, la responsabilité et la supervision.
Appel à l’action
Pour répondre aux différents principes et exigences fondamentaux de l’Acte, les institutions financières doivent prendre plusieurs mesures dès maintenant pour garantir leur conformité. Cela inclut, mais n’est pas limité à :
- Réaliser une évaluation d’impact de l’Acte et établir une correspondance de ses exigences avec les politiques, procédures et programmes existants.
- Former le personnel sur l’utilisation éthique de l’IA et les exigences spécifiques de l’Acte.
- Identifier tous les systèmes d’IA utilisés dans l’UE et les classer selon les catégories de risque établies par l’Acte.
- Examiner/supplémenter la documentation des systèmes d’IA pour s’assurer qu’elle répond aux normes de l’Acte.
- Pour les institutions financières non domiciliées dans l’UE, déterminer les différences entre les exigences de l’UE et celles du pays d’origine de l’institution.
À l’approche de 2025, il est essentiel que les institutions financières se conforment à l’Acte sous peine de faire face à des pénalités importantes pour non-conformité.