La Gouvernance de l’IA à Travers l’Atlantique : La Loi sur l’Intelligence Artificielle de l’UE et ses Effets Transjuridictionnels sur la Gouvernance des Entreprises
Ce projet de recherche examine comment la Loi sur l’Intelligence Artificielle (IA) de l’UE catalyse une transformation systémique des cadres de gouvernance et de responsabilité des entreprises. Il met en lumière la manière dont les nouvelles normes réglementaires régissant les systèmes d’IA à haut risque obligent les entreprises à reconfigurer leurs responsabilités internes, redistribuer les fonctions de supervision et anticiper la responsabilité non seulement au niveau du conseil, mais à travers toute la structure de l’entreprise.
Impact sur le Conseil d’Administration
La première partie de l’analyse se concentre sur le conseil d’administration, explorant comment les exigences de la Loi sur l’IA—telles que la supervision humaine, la traçabilité et la documentation—affectent la prise de décision stratégique lorsque les systèmes d’IA sont intégrés dans les processus commerciaux fondamentaux. Ce projet va au-delà de la gouvernance au niveau du conseil pour cartographier comment la Loi sur l’IA redéfinit les fonctions quotidiennes des responsables de la conformité, des conseillers juridiques, des responsables de la gouvernance des données et des responsables de produits, chacun devenant un point de contact réglementaire au sein de l’entreprise.
Modèle de Responsabilité Distribuée
En s’appuyant sur des idées issues de la littérature récente de l’UE et des États-Unis, l’étude développe une typologie des rôles concernés et décrit un modèle de responsabilité distribuée qui reflète l’entrelacement croissant entre la prise de décision opérationnelle et l’exposition légale.
Protection des Marques et IA
Le projet inclut également des considérations dédiées à la protection des marques activée par l’IA, où les systèmes de détection et d’application—tels que les outils de surveillance multimodaux et les pipelines de retrait automatisés—sont désormais régis par des obligations de justesse, de transparence et d’auditabilité. La défendabilité légale de ces systèmes devient aussi critique que leur performance technique, nécessitant une collaboration entre les équipes de protection des marques, les plateformes externes et les fonctions juridiques internes.
Dimensions Transatlantiques
Enfin, la recherche explore les dimensions transatlantiques de ces développements. Alors que la Loi sur l’IA de l’UE impose des obligations de conformité formalisées, les États-Unis avancent à travers un modèle hybride d’orientations des agences, d’exposition à la litige et de normalisation privée. Cette divergence crée des tensions—mais aussi des opportunités—pour les entreprises mondiales opérant dans les deux juridictions.
Le document soutient qu’une convergence fonctionnelle émerge autour des principes d’explicabilité, de responsabilité basée sur les rôles, et de préparation institutionnelle, même si cela s’exprime à travers différents idiomes réglementaires. Les acteurs corporatifs doivent donc développer des architectures de gouvernance internes capables de résister à l scrutiny des deux côtés de l’Atlantique—anticipant non seulement l’application européenne, mais également les attentes évolutives de la SEC, de la FTC, et du vaste écosystème de droit souple et de risque de litige aux États-Unis.