AI : Les opportunités des bacs à sable réglementaires

A magnifying glass

Les sandboxes IA : Une niche attractive si bien réalisées

Le 14 avril 2025, les Chambres de Commerce et des Métiers ont publié un avis conjoint concernant le projet de loi 8476. Ce projet vise à mettre en œuvre certaines dispositions du Règlement (UE) 2024/1689 sur l’intelligence artificielle (IA Act).

Bien que les deux chambres accueillent favorablement l’engagement du gouvernement pour une mise en œuvre rapide de l’IA Act, elles soulignent l’importance de créer un écosystème attractif. Elles formulent également plusieurs observations et recommandations, tant sur la réglementation que sur l’établissement de regulatory sandboxes.

Faire de la CNPD l’« Autorité Luxembourgeoise des Données et de l’IA »

Concernant la réglementation, le projet de loi confère à la Commission Nationale pour la Protection des Données (CNPD) le rôle d’autorité de supervision horizontale par défaut. Elle sera chargée de superviser sept autorités sectorielles, notamment l’Autorité de contrôle judiciaire, la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF), et l’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel (Alia).

Cependant, cette architecture suscite des réserves de la part des deux chambres, qui estiment qu’elle va à l’encontre d’une gouvernance « claire, simple et accessible ». Elles plaident pour l’adoption de règles de procédure communes et la création de groupes de travail rassemblant les différentes autorités de surveillance du marché.

Les chambres considèrent également qu’il est essentiel de faire une distinction claire, au sein de la CNPD, entre les tâches relatives à la protection des données (RGPD) et celles liées à l’IA Act. À cette fin, elles suggèrent de renommer la CNPD en « Autorité Luxembourgeoise des Données et de l’IA ».

Faire des arguments économiques des sandboxes

Concernant l’introduction de regulatory sandboxes – des environnements de test conçus pour faciliter le développement et la validation des systèmes IA avant leur mise sur le marché – les deux chambres souhaitent en faire un argument pour l’attractivité du pays. Cela pourrait constituer « une niche stratégique pour le Luxembourg, le positionnant internationalement comme un point d’entrée pour les entreprises de pays tiers souhaitant s’implanter dans l’UE et tester la conformité de leurs produits IA ».

Comment ? Elles proposent des caractéristiques clés pour les sandboxes mises en place par la CNPD, incluant une participation à faible coût, un accompagnement rapproché, une durée de test courte pour accélérer le passage au marché, de fortes garanties de confidentialité, des spécialistes proactifs et compétents, un lien étroit entre le rapport de sortie et la procédure de conformité, ainsi que des règles nationales claires sur le régime de responsabilité.

Les chambres recommandent également de favoriser un écosystème plus large de sandboxes interopérables, en explorant les possibilités offertes par l’IA Act : des essais en conditions réelles avec le superordinateur Meluxina, des collaborations avec d’autres États membres, ou même la création d’une sandbox spécifique pour le secteur financier, pilotée par la CSSF.

Cette initiative pourrait transformer le paysage de l’IA au Luxembourg, positionnant le pays comme un leader dans la régulation et l’innovation technologique.

Articles

Réglementations AI : L’Acte historique de l’UE face aux garde-fous australiens

Les entreprises mondiales adoptant l'intelligence artificielle doivent comprendre les réglementations internationales sur l'IA. L'Union européenne et l'Australie ont adopté des approches différentes...

Politique AI du Québec : Vers une éducation supérieure responsable

Le gouvernement du Québec a enfin publié une politique sur l'IA pour les universités et les CÉGEPs, presque trois ans après le lancement de ChatGPT. Bien que des préoccupations subsistent quant à la...

L’alphabétisation en IA : un nouveau défi de conformité pour les entreprises

L'adoption de l'IA dans les entreprises connaît une accélération rapide, mais cela pose un défi en matière de compréhension des outils. La loi sur l'IA de l'UE exige désormais que tout le personnel, y...

L’Allemagne se prépare à appliquer la loi sur l’IA pour stimuler l’innovation

Les régulateurs existants seront responsables de la surveillance de la conformité des entreprises allemandes avec la loi sur l'IA de l'UE, avec un rôle renforcé pour l'Agence fédérale des réseaux...

Urgence d’une régulation mondiale de l’IA d’ici 2026

Des dirigeants mondiaux et des pionniers de l'IA appellent l'ONU à établir des sauvegardes mondiales contraignantes pour l'IA d'ici 2026. Cette initiative vise à garantir la sécurité et l'éthique dans...

Gouvernance de l’IA dans une économie de confiance zéro

En 2025, la gouvernance de l'IA doit s'aligner avec les principes d'une économie de zéro confiance, garantissant que les systèmes d'IA sont responsables et transparents. Cela permet aux entreprises de...

Un nouveau cadre de gouvernance pour l’IA : vers un secrétariat technique

Le prochain cadre de gouvernance sur l'intelligence artificielle pourrait comporter un "secrétariat technique" pour coordonner les politiques de l'IA entre les départements gouvernementaux. Cela...

Innovations durables grâce à la sécurité de l’IA dans les pays du Global Majority

L'article discute de l'importance de la sécurité et de la sûreté de l'IA pour favoriser l'innovation dans les pays de la majorité mondiale. Il souligne que ces investissements ne sont pas des...

Vers une gouvernance de l’IA cohérente pour l’ASEAN

L'ASEAN adopte une approche de gouvernance de l'IA fondée sur des principes volontaires, cherchant à équilibrer l'innovation et la réglementation tout en tenant compte de la diversité des États...